10 janvier 2013

Article Mission de francophonie à Cuba - L'Echo Déc 2012

Lien vers L'Article dans l'Echo républicain du 31/12/2012
Après avoir passé l’essentiel de sa carrière à l’école maternelle de Donnemain-Saint-Mamès, Martine Bouard-Ménager enseigne à Cuba. «Je suis partie tout de suite à l'issue de ma dernière année de travail, alors la retraite je ne sais pas trop ce que c'est… » Au terme de sa carrière dans l'Éducation nationale, déroulée essentiellement à Donnemain-Saint-Mamès, Martine Bouard-Ménager a continué sur sa lancée en allant enseigner dans des écoles maternelles françaises à l'étranger.
« J'avais cherché sur Internet des associations et je suis tombée sur Agirabcd28, je suis devenue adhérente et j'ai tout de suite regardé s'il y avait des postes », a-t-elle rappelé vendredi à son domicile de Châteaudun, où elle est venue profiter des vacances de Noël avant de reprendre l'avion le 11 janvier.
« Faire partager mon savoir et avoir des contacts avec les populations »
Si elle enseigne cette année à Cuba, à Cayo Santa Maria précisément, elle a effectué les trois précédentes au contact d'élèves en Tunisie et Bulgarie. « Je voulais faire partager mon savoir et avoir des contacts avec les populations. C'est important de faire passer une partie de la culture française, partager ce que l'on vit, comparer avec ce que les gens vivent ailleurs. »
Dans le cadre de ses voyages à vertue éducative, l'enseignante constate que le modèle éducatif hexagonal est apprécié en dehors de ses frontières et prend plaisir à participer à son rayonnement. « J'ai le goût de partager, de donner du temps et pour moi, voyager pour passer du temps à ne rien faire, ça n'a pas de sens. Je ne m'imagine pas en touriste avec un bus de cinquante personnes ! »
Si son action peut sembler liée au besoin d'aventure, elle assure toutefois « ne pas être une fonceuse » : « J'ai besoin que ce soit cadré, qu'il y ait quelqu'un derrière moi, de savoir que je peux être rapatriée. Je ne pouvais par exemple pas partir en Afrique en me disant que je trouverais un contrat une fois sur place. »
Quant aux conditions d'exercice de sa fonction, Martine Bouard-Ménager confie que le plus difficile est de communiquer avec ses proches : « Internet, c'est la galère là-bas ! »
Ne faisant pas ces démarches pour l'argent, elle ne reçoit pas de salaire, vit de sa retraite et bénéficie tout de même de billets d'avion gratuits et d'une indemnité pour lui permettre de visiter le pays.
Elle ne s'est pas fixée de limite de temps dans sa démarche, mais tempère tout de même : « Je pense que quand ça fait dix ans qu'on est en retraite, on n'est plus dans le coup. »
Surtout, cette expérience lui permet de prendre du recul, de confronter des idées, des visions du monde : « On devient plus tolérant. Cela ouvre l'esprit et on est aussi content de rentrer chez soi, on se dit que malgré ce que l'on entend, en France on n'est quand même pas si mal. »
Thibaut Guillon
Photo Cuba 2014