Les
textes d'Alvard et Lilit (deux arméniens hébergés au CADA de Chartres) font
partie de la vingtaine des sélectionnés au concours d'écriture parmi plus de
200 !
Un encouragement pour continuer à participer en 2018 ! Les 2 textes
seront édités, celui d’Alvard sera lu à Bourges.
Une
vétérante ma belle-mère
En 1941 ma belle-mère
qui avait 18 ans a été obligée de partir à la guerre avec 8 Filles de son
école. Son père était déjà parti au combat. Ma belle-mère s’occupait de soigner
les blessés. Un jour parmi les blessés il y avait son pere. Elle cria : « C'
est mon papa ! vite aidez-moi ! » Le commandant n'a pas voulu
qu'elle s’occupe de son père et elle n' a pas su où on l'avait emmené et s'il
avait survécu. À la fin de la guerre, son papa est revenu à la
maison. Ma belle-mère a été décorée de nombreuses médailles. Sur le front elle
a connu un jeune homme. Ils ont fait la guerre ensemble et ils se sont maries
en1945. Chaque année, le 9 mai elle défilait en portant toutes ses médailles.
Plus tard son petit-fils Artak l’accompagnait pour les Fêtes nationales. Elle
s’est battue pour la paix elle ne comprenait pas pourquoi il y avait encore des
guerres.
Alvard, arrivée
en France il y a 4 ans. Au
cours, elle était très fière de montrer la photo de sa belle-mère recevant ses
médailles aux côtés d'Artak.
Ma
grand-mère
L’Empire ottoman a commis un
génocide contre les Arméniens en 1915.1,5 millions d'Arméniens ont été assassinés,
tandis que d'autres ont émigré du pays, y compris mes grands-parents. Ma
grand-mère m'a dit que sa mère a fui avec ses deux enfants dans un chariot tiré
par des bœufs. Mais un bœuf est mort et mon arrière-grand- mère qui était
enceinte a dû tirer le chariot. Et ma grand-mère est née sur le chemin de
l'exil. Aujourd'hui je voudrais la paix dans le monde pour que les
yeux des petits enfants ne soient pas humides.