25 mars 2019

CR de Mission de Jacques, au retour de sa semaine d'intervention en ce mois de mars 2019

Accueil remarquable du Doyen Farah qui fait tout pour que la mission se déroule favorablement. L'enseignement se déroule au lit du patient, lors des consultations ; au bloc opératoire, l'urologue donne ses conseils à l'équipe chirurgicale. Par ailleurs ma mission m'a permis de corriger 2 thèses en cours d'élaboration : soutenance prévue en novembre 2019. Ma mission m'a aussi permis d'apporter du matériel, notamment un fibroscope urologique que l'équipe chirurgicale a pu utiliser avec succès. J'ai aussi apporté une bonne quantité de produit de contraste, très utile pour les radios de l'appareil urinaire. J'ai apporté de nombreux flacons de gel hydroalcoolique particulièrement utile pour l'hygiène des mains. Jacques
Mon expérience chirurgicale en Afrique --> Cliquer sur "Plus d'infos" ci-dessous
J'ai commencé seulement lors de ma retraite début 2014 : je n'ai donc pas l'expérience de ces "grands humanitaires" qui y ont consacré leur vie. J'ai travaillé principalement dans trois pays : Togo, RDC, Tchad. J'y ai découvert l'immense difficulté d'exercer la chirurgie lorsqu'on est habitué au confort sécuritaire de notre civilisation occidentale : le manque d'hygiène, le manque de matériel, le manque d'examens complémentaires, le manque de médicaments, la stérilisation aléatoire des instruments, et un certain désordre qui heurtait l'esprit cartésien du Français moyen que je suis... Une impression permanente de frustration, celle de se dire : "je pourrais faire mieux pour ce patient".
Mais une fois que l'on a admis cette situation a priori insatisfaisante, et que l'on a accepté les limites qu'il faut absolument savoir se fixer, c'est une joie profonde de participer et de traiter les patients et patientes au mieux que l'on peut, en y mettant toute sa compétence et toute sa foi en la nature humaine : les patients, toujours accompagnés et soutenus par leur famille, sont attachants, confiants, courageux, rudes à la douleur ; mais aussi fatalistes car ils sont conscients, comme nous, de nos limites ; et ils ont, presque toujours, ce sens du sacré qui magnifie leur vie. 
Alors, malgré nos manques, on ressent un immense honneur d'essayer de les aider.
Au Tchad, où je me rends depuis 2014 sous l'égide d'AGIR, je travaille dans un CHU (privé, fondé par un Jésuite missionnaire) où sont formés des étudiants en médecine qui devront par contrat exercer la médecine dans ce pays ou dans les pays limitrophes, sans chercher à traverser la Méditerranée : ce missionnaire avait créé de nombreux hôpitaux et dispensaires dans le Sud, puis il s'était aperçu qu'il n'avait pas de personnel médical en nombre suffisant. 
Qu'à cela ne tienne ! Avec l'accord du gouvernement et l'argent de pays européens, il créa une faculté de médecine, une école d'infirmières et de sages-femmes 
L'œuvre de ce missionnaire est difficile à qualifier : immense, extraordinaire... nobélisable.